

Que faire quand le stress de la rentrée devient envahissant pour votre enfant?
88 % des lycéens et étudiants déclarent ressentir du stress au moment de la rentrée (1).
Ce chiffre, issu d’une enquête menée en 2024, illustre à quel point cette période est vécue comme une zone de turbulence par la grande majorité des jeunes.
Et pourtant, ce stress est souvent banalisé. "C’est normal", "ça va passer", "il faut juste s’y remettre"… Certes, il est courant de se sentir un peu tendu au début d’une nouvelle année scolaire. Mais lorsque ce stress devient envahissant, qu’il trouble le sommeil, ou s’accompagne de migraines ou nausées persistantes par exemple, il mérite d’être pris au sérieux.
Nouveaux repères, rythme soutenu, peur de ne pas être à la hauteur, pression du regard des autres… La rentrée combine plusieurs éléments qui, mis ensemble, peuvent créer un cocktail anxiogène.
Dans cet article, je vous propose de mieux comprendre ce stress si courant et de découvrir comment la sophrologie peut aider à traverser cette période si particulière.
Pourquoi la rentrée est-elle si stressante ?
De nombreux facteurs peuvent provoquer un stress intense au moment de la rentrée scolaire.
D’abord, il y a tout ce qui change autour de nous : une nouvelle classe, de nouveaux enseignants, un nouveau rythme... parfois un nouvel établissement, voire des attentes scolaires élevées, même dès le plus jeune âge.
À cela s’ajoutent les facteurs internes plus discrets : les doutes personnels sur ses capacités ou sa légitimité, la peur de ne pas être à la hauteur, le regard des autres, surtout dans un nouveau groupe.
Ces pensées ne sont pas toujours exprimées, surtout quand on a l’impression que “tout le monde a l’air de bien aller”. Mais elles peuvent être très présentes et alimenter une forme de tension intérieure pas toujours facile à gérer.
On retrouve ici plusieurs déclencheurs connus du stress, selon le modèle C.I.N.E. identifié par la chercheuse Sonia Lupien (voir mon article « Comment la sophrologie agit-elle sur le stress ? ») : on ne maîtrise pas son emploi du temps (Contrôle faible), on ne sait pas ce qui va se passer (Imprévisibilité), la classe est nouvelle (Nouveauté), on a peur de rater, de ne pas y arriver (Ego menacé).
Lorsque ces stresseurs sont présents, le cerveau déclenche une réponse physiologique, même sans danger réel. Ce n’est pas une question de volonté ou de fragilité : c’est une réaction normale face à un environnement qui change.
Il arrive que certains jeunes (comme certains adultes) soient submergés par ces changements, avec des manifestations telles que des maux de ventre, migraines, nausées, crises de larmes, sommeil perturbé…ou encore sentiment de blocage intérieur. Si ce stress s’installe, il peut altérer la qualité de vie au quotidien : fatigue persistante, difficultés de concentration, irritabilité, baisse de motivation…
Alors, faut-il attendre que ça passe tout seul ?
C’est souvent ce que l’on se dit en début d’année : "C’est normal, c’est juste le temps de reprendre le rythme." Et parfois, c’est vrai, le stress retombe une fois les repères retrouvés. Mais il arrive aussi qu’il s’installe car on s’adapte, mais en tension, en forçant, en accumulant.
Le sommeil reste fragile (difficultés à s’endormir ou réveils nocturnes), la boule au ventre et les nausées ne nous quittent pas, la fatigue s’installe, on a de plus en plus de mal à se concentrer et on finit par douter de soi.
Réguler le stress dès les premières semaines peut donc être utile et la sophrologie être un précieux soutien.
Les parents, enseignants ou adultes accompagnants jouent un rôle essentiel. Il ne s’agit pas de tout régler à la place du jeune, ni de minimiser ses ressentis, mais de lui offrir un cadre sécurisant. L’écouter sans jugement, l’encourager à faire des pauses, à se ressourcer, à s’exprimer autrement que par les résultats. Lui proposer un soutien extérieur, comme la sophrologie, peut parfois ouvrir une voie qu’il n’avait pas envisagée.
Comment la sophrologie aide à apaiser le stress
Quand on est stressé·e, on pense souvent qu’il faudrait « se calmer dans sa tête ». Mais non, le stress ce n’est pas « dans la tête ». C’est une réaction d’adaptation de notre organisme, programmée pour nous aider à réagir (à l’origine, pour survivre).
Face à un agent stresseur (changement, incertitude, …), notre système nerveux se met en alerte. Ce que l’on sait aujourd’hui, c’est que le dialogue entre le corps et le cerveau n’est pas à sens unique, et que, contrairement aux idées reçues, le corps envoie bien plus d’informations vers le cerveau que l’inverse. On estime que près de 80 % des fibres du nerf vague ( l’un des principaux nerfs de notre système nerveux) transmettent des signaux du corps vers le cerveau, et seulement 20 % dans l’autre sens (2).
Avec la sophrologie, on a donc un fabuleux levier pour réguler le stress. On apprend à décharger les tensions physiques, détendre les muscles, à prendre conscience de son ancrage, pour envoyer au cerveau un signal de sécurité.
Ces exercices corporels sont de vrais leviers de régulation : ils permettent de sortir du mode “alerte” et d’installer progressivement un état de calme dans le corps. Et quand le corps se calme, le cerveau suit. C’est ce changement de perspective que propose la sophrologie.
Lycéens, étudiants, si vous sentez que le stress prend trop de place en cette rentrée, il est possible d’agir. Si vous êtes parent, professionnel en contact avec des jeunes envahis par le stress, écoutez, proposez.
Quelques séances de sophrologie peuvent suffire à redonner des repères, apaiser les tensions et réguler le stress au quotidien.
Apprendre à réguler son stress est une compétence précieuse, qui servira bien au-delà de la scolarité.
J’accompagne en séance individuelle, en cabinet ou en visio.
N’hésitez pas à me contacter si vous souhaitez en savoir plus ou simplement poser vos questions, par téléphone ou via le formulaire sur la page Infos pratiques.
Sources :
(1) Enquête L’Étudiant, août 2024
(2) D’après les travaux du Dr Stephen Porges sur la théorie polyvagale (1995) et confirmés par des publications en neurosciences : Berthoud & Neuhuber, 2000 – Functional and Chemical Anatomy of the Afferent Vagal System.
→ Voir aussi : Porges, S. W. (2011). The polyvagal theory: Neurophysiological foundations of emotions, attachment, communication, and self-regulation.